Les Cloches
C’est le moment d’écrire un mot sur nos belles et bruyantes “carillonneuses”. Elles participent au rythme de nos journées, ou d’autres rites – joyeux, ou plus triste – mais toujours avec d’intenses vibrations.
LOUISE : 622 kg, année 1669 nommée par Monsieur de Rochechouart
comte de Maure et Dame Françoise de la Chetardié, abbesse de Sainte Marie Madeleine d’Essay.
JORDAINE : 450 kg, année 1631 nommée par François de Berniére
seigneur du lieu, Marine Ragon, Messieurs Baptiste et Collet, Monsieur
Cosmes Boivin prêtre, Monsieur Mallard sieur de la Norgére, lieutenant civil du Roy et
de noble dame Jordaine Mahaut, femme de messire Gaspard.
BLANCHE : 375 kg, année 1866 donnée par Claude Roederer et nommée
Blanche par son parrain Monsieur Pierre Louis Roederer âgé de 10 ans et
de sa marraine Blanche Charlotte Roederer âgée de 9 ANS.
Et la plus petite, Sans nom et au poids inconnu, année 1659 sur laquelle est inscrite
“Sancta Maria ora pro nobis” soit : Sainte Marie priez pour nous. Cette
cloche proviendrait de l’abbaye d’Essay qui a été détruite à la révolution.
L’église Saint-Pierre fut probablement construite par Guillaume 1er de Bellême au11ème siècles, à la même époque que le château. Si elle ne présente aucune unité de style, elle est digne d’un intérêt spécial. Sa particularité principale réside dans la façade avec son portail de style roman (11ème siècle ) et les deux tours carrées dont une supporte le clocher, et l’autre plus petite enferme un escalier tournant qui lui donne accès. Dans son soubassement on y voit un appareillage de feuilles de fougères en (Opus Spicatum c’est à dire. En épi ).
Les chapiteaux du portail sont ornés de têtes de monstres et dessins géométriques identiques à ceux de la cuve baptismale.
La tour carrée qui surmonte l’entrée principale ressemble étrangement, avec ses fenêtres en forme de meurtrières, à un donjon, et ne semble pas avoir été construite pour recevoir un clocher. En effet, au rez de chaussée il n’existe point de passage pour hisser les cloches. Pour ce faire il aura fallu percer le mur à hauteur de leurs emplacements, et pour les faire sonner, il faut emprunter l’escalier de la seconde tour.
Coté nord il y a ce que les Essuens appellent le ” Chapitrel” qui protège la porte latérale. C’est un porche à voûte ogivale du 15ème siècle.
Côté sud sont adossées :la sacristie et la chapelle des frères communément appelés “Chariton”.
Essai ou Essay? Le nom d’Essay est issu du suffixe latin “acum” ou “eium” ajouté à un nom de personne. Il fut appelé sous plusieurs noms tel que Axium, Exacium, puis transformé en Essay comme par exemple Antoniacum devenu Antoigny. En 1808, le préfet la Magdeleine simplifie autoritairement l’orthographe et tous les noms de communes à terminaisons en “ay” devront s’écrire “ai” Essay devint alors Essai “ai”. Dés la restauration, quarante communes de l’Orne ( dont Essay, Médavy, Tinchebray…) reviendront au “y” original. Le dictionnaire des postes, dans son édition de 1913, emploie à nouveau la lettre “i” (Essai). Puis l’annuaire téléphonique adoptera la lettre “Y” (Essay) jusqu’en 1958, puis ensuite la lettre “i”. La terminaison “ay” reprendra peu à peu sa place et le conseil municipal d’Essay le décidera par délibération le 28 juillet 1958